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Les Français dans la ruée vers l’or en Californie (1848-1856)

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La découverte de riches mines d’or en Californie, en 1848, provoque un mouvement mondial de population auquel les Français participent en nombres importants. Ils se rassemblent dans des « quartiers français » et participent activement au développement économique et culturel de la région.

La Californie, un nouvel espoir
 
Dès la fin du XVIIIe siècle, des Français ont exploré les côtes occidentales de l’Amérique. Les voyages de La pérouse en 1786 ou d’Eugène Duflot de Mofras en 1841 ont produit des cartes et des descriptions du pays et des habitants. Le gouvernement français y fonde un consulat en 1842. Mais en 1848 la Californie reste encore peu connue. Après la découverte en janvier 1848 de riches dépôts d’or dans les montagnes, les premiers Français à s’y précipiter sont ceux qui habitent la région, les îles et les côtes du Pacifique. 
 
Annoncée dans les journaux en France, dont certains fondés spécialement, la nouvelle suscite d’autant plus d’intérêt que le pays subit une triple crise, économique, sociale et politique. Elle enflamme les imaginations des artistes, des auteurs et des caricaturistes. Des compagnies sont organisées pour transporter les chercheurs d’or. 
 
Les passagers doivent affronter un long voyage maritime de plusieurs mois autour du cap Horn, éventuellement raccourci par un passage à travers l’isthme de Panama. D’autres accompagnent les caravanes qui traversent les grandes plaines et les montagnes Rocheuses. Partis de toutes les régions de France, ils sont 25 à 40 000 à affluer vers ce nouvel Eldorado.
 
Les Français en Californie
 
Dès leur arrivée en Californie, les chercheurs d’or se dirigent vers les collines où se trouvent les mines. Ils se regroupent dans des quartiers francophones. Les femmes sont peu nombreuses dans cette première migration.
 
À San Francisco, port de débarquement des navires, s’installent les importateurs, les familles et ceux que la condition de chercheur d’or ne tente pas ou plus. Ils ouvrent des maisons de négoce, des commerces alimentaires, des restaurants, des grands magasins, des boutiques de modes, des blanchisseries, des théâtres. Pour répondre aux besoins d’une population assez nombreuse, des institutions françaises sont fondées : un consulat, des sociétés de solidarité, un hôpital, une église, des journaux, comme L’Écho du Pacifique. Par l’intermédiaire d’investisseurs comme F. L. A. Pioche et J. B. Bayerque, qui fondent l’une des principales banques de la ruée vers l’or, les capitaux français stimulent le développement économique de la région en finançant des travaux gigantesques.
 
À Los Angeles et dans le sud de la Californie, les Français sont rancheros, éleveurs, viticulteurs, marchands, boulangers. Un Girondin, Jean-Louis Vignes, est qualifié de « père de la viticulture » californienne.
 
L’héritage français 
 
De nos jours encore, des bâtiments, des noms de rues ou de lieux, rappellent la participation des Français à cette aventure. Beaucoup repartent en France avec une belle somme, certains publient leurs souvenirs. Ceux qui décident de rester font venir leur famille et incitent leurs connaissances à les rejoindre, ce qui installe des chaînes de migration depuis des régions comme le Béarn, le Pays Basque, les Hautes-Alpes ou l’Aveyron. 

 

Publié en juin 2021
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