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École hydrographique normande

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Le développement d’une école hydrographique en Normandie exprime le dynamisme maritime de cette province française au XVIe siècle. Parmi les onze cartographes connus, nombreux sont pilotes de métier et originaires du port de Dieppe. La production cartographique conservée couvre un siècle environ (1542-1635) et se limite à une quarantaine de documents, tous restés sous forme manuscrite. À côté des étonnantes mappemondes dressées selon les projections les plus savantes de l’époque – telle la carte de Jean Cossin (1570) en projection sinusoïdale – ou des merveilleuses cosmographies richement enluminées faisant la part belle aux spéculations sur les terres « non encore descouvertes », à l'instar de la Cosmographie universelle de Guillaume Le Testu (1555), l’essentiel est constitué de cartes destinées à la navigation.

Une série d’entre elles représente l’océan Atlantique ; elles sont construites, pour la plupart, sur un réseau de lignes de vents selon la tradition des portulans. Ouvert aux innovations, Guillaume Le Vasseur est le premier hydrographe normand à utiliser en 1601 la projection de Mercator dite aux latitudes croissantes, qui permet de représenter les routes des navires comme des droites. Il est le premier également à corriger les déformations liées à la déclinaison magnétique en rectifiant l’inclinaison de la Méditerranée et celle du littoral nord américain.

Certains tracés géographiques, notamment en Amérique du Nord, sont caractéristiques des hydrographes normands : le Labrador se présente comme une grande avancée de terre qui se termine en pointe vers l’Est, Terre-Neuve est figurée comme un archipel, et la baie de Norembègue entame la côte au sud de la Nouvelle-Ecosse.

Les cartes reflètent aussi souvent les revendications européennes sur les terres nouvellement explorées. La mappemonde de Nicolas Desliens (1566) marque ainsi d’un pavillon fleurdelisé les trois zones d’implantation française en Amérique au XVIe siècle : le Canada et la « Terre du Laborador », la « Rivière de May » en Floride et la « Rivière de la Plate » au Brésil. Bien que plus tardive, la magnifique carte de Pierre de Vaulx (1613) marque encore d'un écu de France les côtes de Floride et de la "France antarctique" au Brésil.

 

Publié en mai 2021

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