La révolution haïtienne : symbole et héritage
Toussaint Louverture : Destin et contradictions
Né en esclavage dans la colonie française de Saint-Domingue aux alentours de 1740, Toussaint Louverture fut affranchi sous l’Ancien Régime. Il rejoignit cependant le soulèvement des esclaves dans la colonie en 1791 et devint l’un de ses meneurs. En 1794, il changea de camp, rejoignant les Français ; en 1798, il fut officiellement désigné gouverneur de Saint-Domingue et devint une figure influente tant de la politique française que de la diplomatie internationale. En conflit avec Napoléon, Louverture finit sa vie emprisonné en France. Si aujourd’hui il lui est rendu hommage au Panthéon dans la capitale française qu’il ne vit jamais, l’on se souvient de lui dans sa Haïti natale, comme du « précurseur » ouvrant la voie à Dessalines, le « libérateur » qui proclama l’indépendance du pays.
Jeremy Popkin, université du Kentucky
La dette de l’indépendance d’Haïti. L’esclave comme unité de compte (1794-1922)
En 1804, l’indépendance d’Haïti est proclamée par les ci-devant esclavisé.e.s d’origine africaine. 21 ans plus tard, en 1825, la France reconnaît la souveraineté de l’ancienne « partie française de Saint-Domingue » contre indemnisation des ex-colons propriétaires. Haïti peinera durant un siècle pour solder cette dette de l’indépendance et les emprunts liés.
Gusti-Klara Gaillard-Pourchet, historienne, professeure à l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti.
L'expédition de Saint-Domingue de 1802 et la vente de la Louisiane
En 1802, sous le Consulat, Napoléon Bonaparte envoie plusieurs corps expéditionnaires dans les Antilles pour y rétablir l’économie de plantation de l’Ancien Régime. La plus importante de ces expéditions a pour objectif la reconquête de Saint-Domingue (aujourd’hui : Haïti). Elle s’avère un échec retentissant. En résultent l’indépendance d’Haïti et, indirectement, la vente de la Louisiane.
Philippe Girard, professeur d'histoire caribéenne à l'université McNeese de Lousiane.
Haïti
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Précis des derniers troubles qui ont eu lieu dans la partie du nord de Saint-Domingue le 26 Germinal. H, Henry. 1795
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Recueils de pièces imprimées concernant les colonies. Haïti, Saint Domingue. L-E, Moreau de Saint-méry. 1789-1791
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Réclamations des nègres libres, colons américains. 1791
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Projet de pétition d'un colon. 1791
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Observations sur l'origine et les progrès du préjugé des colons blancs contre les hommes de couleur. J, Raimond. 1791
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Lettre du Cap, du 18 juillet 1791, écrite par un créole blanc et propriétaire de S.-Domingue. 1791
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Justification de M. Milscent. créole, à l'assemblée coloniale de S. Domingue. C, Milscent. 1791
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Copie de la lettre de M. Nicoleau, habitant de S. Domingue. P-F, Nicoleau. 1791
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Concordat de MM. les citoyens blancs du Port-au-Prince avec MM. les citoyens de couleur. 1791
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Concordat, ou Traité de paix entre les citoyens blancs et les citoyens de couleur. 1791
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Copie de la lettre de M. Blanchelande, gouverneur de Saint-Domingue, à M. de Bertrand, ministre de la Marine. 1791
Jean-Jacques Dessalines et l’Indépendance d’Haïti
Jean-Jacques Dessalines, né esclave, est un des chefs de la Révolution haïtienne. Il est l’architecte de l’indépendance d’Haïti en 1804 et fut son premier chef d’État. En 1805 il est couronné Empereur Jacques 1er et promulgua la première constitution du pays. Le 17 octobre 1806, pris dans un guet-apens préparé par ses rivaux mulâtres, il y mourut assassiné.