Gilbert du Motier, Marquis de Lafayette (1757-1834) fut général de division dans l’Armée Continentale pendant la Guerre d’indépendance des États-Unis et cultiva une grande amitié avec George Washington.
Jeunesse
Né au Château de Chavaniac dans la région d’Auvergne dans le sud-est de la France, Lafayette appartenait à une famille aristocratique friande de gloire militaire. Alors que Lafayette avait deux ans, son père fut tué par un boulet britannique lors de la Guerre de Sept Ans. En 1774, la mort de sa mère et celle de son grand-père firent de lui un orphelin très fortuné. Lafayette fut présenté à la cour puis épousa Adrienne de Noailles, membre d’une influente famille.
Débuts militaires
Lafayette reçut nombre de postes et de promotions dans les Dragons de Noailles. Dès l’été de 1775, il fut promu au rang de capitaine et commanda une compagnie. Cette même année, lors d’exercices militaires à Metz, Lafayette eut vent de la lutte des colons américains par le truchement du Duke of Gloucester, le frère du roi George III, qui était un sympathisant de la cause américaine.
Opportunités américaines
Les rêves de carrière militaire de Lafayette furent anéantis en juin 1776, quand des réformes l’obligèrent, ainsi que d’autres officiers fortunés, à abandonner tout service actif. Mais de nouvelles opportunités se présentèrent en juillet 1776, quand un commerçant du Connecticut, Silas Deane, arriva à Paris à la recherche de soutien en faveur de l’insurrection américaine. Deane fut submergé par des demandes d’officiers nouvellement désoeuvrés, cherchant à se joindre à la cause américaine. Lafayette, et d’autres dans le cercle des Noailles, fut parmi ceux qui espéraient se battre contre les Anglais – les rivaux de longue date de la France.
La Victoire
Malgré la neutralité officielle de la France pendant le conflit, la couronne détourna les yeux quant aux dizaines d’hommes qui s’embarquèrent pour l’Amérique. Mais il fut interdit à Lafayette et ses amis de s’y rendre : du fait de leur proximité avec la cour, Versailles n’aurait pu donc plus continuer à nier. Lafayette acheta alors un navire, qu’il rebaptisa Victoire. Le 28 juillet 1777 le Congrès l’accueillit à Philadelphie en tant que général de division dans l’Armée Continentale sans solde.
George Washington
Lafayette se souvient d’avoir été « impressionné » quand il rencontra le Général George Washington à la Philadelphia’s City Tavern le 31 juillet 1777. Initialement, Washington n’était pas sûr des intentions du Congrès par rapport à Lafayette, dont le rang de général de division semblait incongru pour cet homme âgé de dix-neuf ans, sans expérience du champ de bataille. Néanmoins, Washington reçut Lafayette dans sa « famille » militaire.
La Bataille de Brandywine
Le 11 septembre, 1777, le général britannique William Howe engagea le combat avec les Américains sur la rivière Brandywine alors qu’il poussait vers le sud, en direction de Philadelphie. Lafayette fut du combat et blessé à la jambe lors de cette défaite américaine. Washington lança alors la popularité de Lafayette en annonçant sa blessure dans une dépêche publiée dans les journaux partout dans les colonies.
La diplomatie franco-américaine
Pendant sa convalescence à Bethlehem, en Pennsylvanie, Lafayette passa son temps à écrire des lettres aux administrateurs français et américains, en louant les uns auprès des autres, tout en proposant que la France s’attaquât aux intérêts britanniques dans les Caraïbes et aux Indes. Ce projet ne fut pas adopté, mais Lafayette se révéla être le principal avocat français de la cause américaine. En mai 1778, lorsque les nouvelles du Traité d’Alliance Franco-Américain et du Traité d’Amitié et de Commerce atteignirent l’Amérique, Lafayette put légitimement s’attribuer une partie du mérite.
La retraite de Barren Hill
Nommé à la tête d’une division en décembre 1777, Lafayette fut chargé en mai 1778 de déterminer si l’apparente évacuation britannique de Philadelphie était une ruse ou pas. À la tête des hommes avec lesquels il s’était entraîné à Valley Forge, ainsi que des centaines de miliciens originaires de Pennsylvanie et quarante-sept guerriers onneiouts, Lafayette bivouaqua pendant deux nuits à Barren Hill. Le 20 mai, le détachement de Lafayette fut attaqué par cinq mille soldats britanniques avançant depuis trois directions. Lafayette garda son calme et réussit à effectuer une retraite ordonnée, en perdant seulement neuf de ses hommes.
La Hermione
Après une permission de l’armée américaine, Lafayette rentra de France à nouveau le 11 mars 1780, cette fois-ci à bord d’un navire de la marine française—l'Hermione. Lafayette était porteur de bonnes nouvelles : l’envoi par Louis XVI de six navires de ligne et six mille fantassins sous le commandement du Comte de Rochambeau afin de soutenir la cause américaine.
Yorktown
Lafayette passa le printemps de 1781 à la tête de ses hommes lors d’une série de combats qui contribuèrent au succès américain lors de la Campagne de Virginie. Lafayette garda le général britannique Cornwallis engagé alors que Washington conduisait ses troupes par voie terrestre et Rochambeau dirigeait les navires français vers la rivière Chesapeake. À Yorktown, en Virginie, Cornwallis fut piégé entre les troupes américaines au nord, au sud et à l’ouest, et les navires français dans la rivière Chesapeake. Les Britanniques se rendirent le 17 octobre. A l’issue des hostilités, Lafayette retourna en France.
Tournée triomphale
En 1824-1825, à l’invitation du Président James Monroe, Lafayette fit une tournée des États-Unis en tant qu' “Invité de la Nation.” visitant l’ensemble des vingt-quatre états en treize mois, Lafayette fut accueilli par une profusion de festivités que la nation n’avait jamais vu auparavant. Lors et dans le sillage de cette tournée, des centaines de grandes et de petites villes, de rues, de parcs et d’écoles furent rebaptisés pour rendre hommage à Lafayette. On se souvient toujours de lui aujourd’hui comme du héros français de la Révolution Américaine.
Publié en mai 2021