Herbier, ou Collection des plantes médicinales de la Chine par P.-.J. Buc'hoz. 1781
Ce beau volume comprend 100 pages illustrées chacune d'images en couleur de plantes de la pharmacopée chinoise. Elles sont en général présentées trois par page avec un souci exclusivement esthétique.
Aucune plante n'est identifiée d'un point de vue botanique et seules les transcriptions de leurs noms chinois sont indiquées à la fin du volume dans deux pages sous l'intitulé « Explication des planches ». D'après l'auteur, les images sont copiées « d'après un manuscrit peint et unique qui se trouve dans la bibliothèque de l'Empereur de la Chine ». En fait, la copie a été faite d'après un manuscrit dont le modèle était lui-même une copie du manuscrit original. Cette première copie avait été réalisée pour un missionnaire jésuite Johan Schreck, dit Terrentius, (1576-1630) parmi les premiers à séjourner en Chine, qui a occupé des fonctions importantes à la Cour impériale.
Un siècle plus tard, un autre missionnaire jésuite , Pierre le Chéron d'Incarville (1706-1757), fit, en 1747, reproduire cette copie, d'une part, dans son intégralité et d'autre part seulement sous forme de 404 planches individuelles qu'il destinait à Bernard de Jussieu, en charge des cultures au Jardin du Roi, l'actuel Jardin des Plantes à Paris. Il mourut avant d'avoir pu envoyer les planches comme il le prévoyait et ce n'est qu'en 1772 que Martial Cibot, à la tête de la mission jésuite à Pékin, les fit parvenir sans doute à Henri, Léonard, Jean-Baptiste Bertin (1720-1792) proche de la Cour et correspondant des Jésuites de Chine. Pierre Joseph Buc'hoz, qui occupait les fonctions de médecin du frère du roi et publiait un grand nombre d'ouvrages sur les plantes et les plantes chinoises, en particulier [liens: Première/Seconde Centuries…; Collection précieuse et enluminée…; Herbier colorié du Japon…] , dut avoir accès à cet envoi suffisamment longtemps pour pouvoir faire reproduire les images sous la forme que l'on peut voir.
Les représentations des plantes dans ce livre comparées avec celles figurant dans la Collection des plantes vénéneuses permettent d'apprécier l'importance toute relative, en fait, la mise en page et la liste des noms transcrits du chinois, de la contribution de l'auteur autoproclamé de cet Herbier.