Essor des études indiennes

En France, les études indiennes connaissent un véritable essor en raison de l’intérêt croissant porté à la connaissance de la culture, des langues et de l’histoire de l’Inde. Les érudits français, influencés par l’orientalisme, commencent à étudier le sanskrit, la philosophie hindoue et les religions indiennes, contribuant ainsi au développement des connaissances européennes sur l’Inde. Cet intérêt s’explique également par la présence coloniale française en Inde et la nécessité de comprendre la région pour des besoins d’ordre administratif. Eugène Burnouf, Louis Renou, Sylvain Lévi et Jean Filliozat poseront les bases du développement des études indiennes en France et influenceront les générations suivantes d’érudits dans le domaine.

Eugène Burnouf (1801-1852)

Eugène Burnouf était un indo-iranologue français qui renouvela les connaissances, jusque-là acquises par les Européens, sur les langues avestique, védique et bouddhique par son travail d’établissement de lexiques, de dictionnaires, de traductions et par une approche historico-critique des textes.  

Sylvain Lévi et Prabodh Bagchi

À la fin de l’année 1921, Sylvain Lévi (1863-1935), professeur de Langue et littérature sanscrites au Collège de France et à l’École pratique des hautes études, arrive au Bengale, à l’invitation du poète et intellectuel Rabindranath Tagore. Il y enseigne le sanscrit, le chinois, le bouddhisme, l’histoire de l’Inde ancienne. Parmi son auditoire, se trouve Prabodh Chandra Bagchi (1898-1956).

Renan Moreau, Centre d'études indiennes et centrasiatiques du Collège de France

Émile Senart

Émile Senart, spécialiste français des études indiennes, a traduit en français de nombreux textes bouddhistes et hindous, notamment plusieurs Upanishads. Il a été président de la Société asiatique de 1908 à 1928 et a créé l'Association française des amis de l'Orient en 1920. Sénart a occupé le poste de professeur au Collège de France à Paris, où il a donné des cours liés aux études indiennes. 

Marc Aurel Stein

Stein, archéologue britannique né en Hongrie, connu pour ses découvertes aux grottes de Mogao, près de Dunhuang, en 1907. Diplômé en sanskrit et en persan, il fait la rencontre de l’indianiste et philologue Rudolf Hoernle à Vienne lors d’une conférence orientaliste en 1886, où on lui parle d'un ancien manuscrit mathématique trouvé à Bakhshali (Peshawar). En 1887, Stein se rend en Inde, où il occupe le poste de secrétaire à l’Université du Pendjab. Par la suite, de 1888 à 1899, il est directeur du Collège oriental de Lahore. Lors de son mandat, Stein supervisera la création de la bibliothèque de manuscrits sanskrits du Temple Raghunath à Jammu, qui abrite une collection de 5 000 manuscrits rares.