Presse francophone en Égypte

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Parmi les différentes presses allophones qui parurent en Égypte au cours des siècles derniers, la presse francophone, qui est en terme de titres la plus volumineuse et la plus diversifiée, bénéficie d’un statut tout à fait singulier.

En 1798, l’expédition d’Égypte embarque sur deux de ses navires, l’Imprimerie orientale et française – future Imprimerie nationale – régie par l’orientaliste Jean-Joseph Marcel et l’imprimerie de Joseph-Emmanuel Marc-Aurel qui suit la campagne en tant qu’« imprimeur de l’armée ». Conçue initialement comme un instrument de propagande au service des desseins de Bonaparte – tirage de la Proclamation à l’armée du 22 juin 1798 et de celle du 2 juillet en arabe – l’installation de ces presses à Alexandrie, puis au Caire constitue l’acte de naissance de la presse francophone en Égypte. En effet, l’édition des deux premiers périodiques francophones d’Égypte – Le Cour(r)ier de l’Égypte, journal qui se voulait « le moniteur officiel de la colonie française » et la Décade Égyptienne, revue scientifique dirigée par les membres de l’Institut d’Égypte – fut confiée successivement à J.-E. Marc-Aurel et à J.-J. Marcel.

J.-J. Luthi, auteur de Lire la presse d’expression française en Égypte (Paris, 2009), première véritable synthèse sur le sujet, a répertorié 705 titres qui ont vu le jour, à Alexandrie et au Caire principalement, mais aussi à Mansourah dans le Delta ou dans les villes du Canal de Suez. Ces titres ont vécu de manière éphémère pour certains, quand d’autres parurent durant plusieurs décennies, sur une période courant de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle. Seuls deux journaux sont encore publiés en langue française en Égypte : Le Progrès Égyptien, fondé en 1893 et Al-Ahram Hebdo créé en 1994 au sein de la maison d’édition du quotidien arabophone Al-Ahram.

Cette presse était constituée de quotidiens et d’hebdomadaires d’information, commerciaux et financiers, de journaux satiriques, de revues juridiques, médicales, historiques (Revue d’Égypte), scientifiques (Bulletin de l’Institut Égyptien), féministes (L’Égyptienne[5], Le Phoenix), littéraires (Isis), culturelles voire mondaines, de périodiques communautaires ou encore de bulletins internes aux écoles et aux associations francophones.

Dans de nombreux cas, les publications étaient bilingues, associant le français à l’arabe, à l’italien, à l’anglais (L’Égypte contemporaine), au grec, ou encore à l’hébreu, parfois trilingues voire quadrilingues.

La presse francophone d’Égypte apparaît de prime abord comme supranationale, tant par son lectorat que par le fait que des journalistes de toutes origines y participaient et que plusieurs titres furent l’oeuvre de Français certes et d’Égyptiens francophones, mais aussi de représentants d’autres nationalités (La Semaine égyptienne du Grec St. Stavrinos ou Images des frères Zaidan d’origine syro-libanaise). Elle se distinguait aussi des autres presses allophones d’Égypte par sa nature polymorphe. Regroupant en son sein des publications de natures diverses, elle pouvait être tour à tour supranationale, intercommunautaire, nationaliste et intracommunautaire.

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