"Il ne devrait y avoir qu’un seul parti : la Pologne, et c’est elle que je vais servir jusqu’à ma mort”. Ignacy Jan Paderewski, 1918
Le grand pianiste, compositeur et homme d’Etat, Ignacy Jan Paderewski (1860-1941), fut à la tête des délégations polonaises qui signèrent le Traité de Versailles le 28 juin 1919 celui de Saint-Germain-en-Laye le 10 septembre de la même année. Ce grand virtuose attirait à ses concerts des foules enthousiastes, fascinées par son charisme hors du commun. Il n’hésitait pas à se servir de sa popularité pour défendre la cause de l’indépendance de la Pologne. Évitant de prendre parti, il restait au-dessus de la mêlée, fidèle aux seules valeurs d’union, de sacrifice, et de travail pour la cause commune.
Après l’éclatement de la première guerre mondiale il fonda en Suisse, avec Henryk Sienkiewicz le « Comité central de secours pour les victimes de guerre en Pologne » (Comité de Vevey) dont il fut le d’abord vice-président et ensuite représentant aux États-Unis. En 1915 il se rendit aux Etats-Unis. Grâce à son action, le président américain Thomas Woodrow Wilson dans son célèbre discours du 8 janvier 1918 devant le Congrès consacra le point 13 à la Pologne parmi ses « Quatorze points » : « Un État polonais indépendant devrait être créé, qui inclurait les territoires habités par des populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devrait assurer un libre accès à la mer, et dont l'indépendance politique et économique ainsi que l'intégrité territoriale devraient être garanties par un accord international. »
Paderewski contribua également à ce que la France, la Grande Bretagne et l’Italie reconnaissent dans une déclaration commune du 3 juin 1918 la renaissance d’une Pologne libre et unie était une condition indispensable pour instaurer une paix juste et durable en Europe.
Le 16 janvier 1919 le chef de l’Etat polonais, le maréchal Piłsudski nomma Ignacy Jan Paderewski à la tête du nouveau gouvernement et aussi ministre des affaires étrangères et représentant de la Pologne à la conférence pour la paix à Paris.
Le 28 juin 1919 il signa pour la Pologne le traité de Versailles. Le 9 décembre 1919 il quitta le gouvernement et se rendit en Suisse mais continua à servir la Pologne comme diplomate en participant à diverses conférences internationales.
Au début de la seconde guerre mondiale, malgré son âge avancé, il prit la tête du Conseil national polonais en exil, fonction qu'il occupa jusqu'à sa mort. En août 1940 il se rendit aux Etats Unis afin de chercher à nouveau de l’aide pour sa patrie. Il décéda le 29 juin 1941 à New York. En 1992 ses restes furent transférées en Pologne et inhumées lors des funérailles nationales dans la cathédrale St. Jean à Varsovie.