La France et le sort de la Haute-Silésie
A l’issue de la Première Guerre mondiale, les frontières de la Pologne, qui a recouvré son indépendance le 11 novembre 1918, ne sont pas définitivement établies. En vertu de l’article 88 du traité de Versailles le sort de la Haute-Silésie sera déterminé par un plébiscite.
A l’issue de la Première Guerre mondiale, les frontières de la Pologne, qui a recouvré son indépendance le 11 novembre 1918, ne sont pas définitivement établies. En vertu de l’article 88 du traité de Versailles le sort de la Haute-Silésie sera déterminé par un plébiscite.
Il est organisé en mars 1921 dans cette région multiethnique qui représente un enjeu industriel important du fait de la présence de mines de charbon et de hauts fourneaux. En raison d’importantes tensions opposant Allemands et Polonais une force d’interposition composée de soldats anglais, français et italiens sous le commandement du général Gratier y stationne depuis 1919. Deux insurrections polonaises et l’intervention de corps francs côté allemand ont contribué à ce climat. Les Français, majoritaires au sein des troupes chargées du maintien de l’ordre sont accueillis en libérateurs par les Polonais.
Installée à Opole (Oppeln) sous la présidence du général français Le Rond, la Commission interalliée de gouvernement et de plébiscite pour la Haute-Silésie est chargée du contrôle d’une campagne électorale émaillée de violences. Alors que la France soutient les revendications polonaises, le Royaume-Uni est favorable à un tracé accordant l’essentiel du bassin industriel à l’Allemagne afin que celle-ci puisse rembourser sa dette de guerre. Bien que selon le recensement de 1910 les Polonais constituent 60% de la population, les résultats du plébiscite s’avèrent favorables à l’Allemagne (près de 60% des voix) en raison d’une propagande allemande efficace et de la participation massive des « immigrés » que l’Allemagne a fait venir étant donné que tous ceux nés en Silésie avaient le droit de participer au vote.
Ces résultats ne satisfont pas les Polonais qui déclenchent alors une troisième insurrection dans la nuit du 2 au 3 mai 1921 sous le commandement de Wojciech Korfanty. Les Britanniques reprochent aux Français leur soutien aux insurgés polonais ce qui augmente encore les dissensions au sein des alliés.
L’amnistie générale est prononcée le 25 juin 1921 par la Commission interalliée. Face à la difficulté de trouver un compromis entre la France et la Grande-Bretagne au sujet du tracé frontalier, cette question est confiée à la Société des Nations. Si la Pologne ne se voit attribuer qu’un tiers du territoire de la Haute Silésie, elle se voit octroyer 29% du territoire du plébiscite, qui comprend les districts de Katowice, Lubliniec, Pszczyna, Rybnik, Świętochłowice et Tarnowskie Góry, où se trouve l'essentiel de l'industrie de Haute-Silésie.
Publié en novembre 2020
Légende de l'illustration : Kattowitz, tanks et soldats français assurant l'ordre (...) lors du plébiscite de la Haute-Silésie du 20 mars 1921. Agence Rol. 1921