Charte documentaire 2024

La charte documentaire du site a été revue en profondeur en 2024. La redéfinition des périmètres géographiques, chronologiques et thématiques appelle un travail de réordonnancement des contenus qui est en cours.

I. Les modalités d’enrichissement du contenu du site 

 Les documents sont référencés dans les rubriques du site via l’une des modalités suivantes :

  • A partir de Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF et de ses partenaires ;

  • Par moissonnage des entrepôts numériques des partenaires ou contributeurs ;

  • Par des points d’accès IIIF (International Image Interoperability Framework) depuis les bibliothèques numériques autorisant ce protocole. 

II. La ligne éditoriale

Le site a pour ambition de rassembler virtuellement des collections et fonds documentaires relatifs à l’Orient arabe (ou Machrek) et aux mondes turcs et persans dans leur diversité sociale et culturelle, notamment linguistique et religieuse. Les échanges avec la France sont l’un des aspects représentés. Sont également considérées les cultures et civilisations du Proche et du Moyen-Orient antiques à travers les travaux d’archéologie, d’histoire ou de philologie qui leur ont été consacrées et les corpus documentaires collectés dans le cadre de ces travaux. 

Le contenu du site n’a vocation ni à l’exhaustivité ni à l’encyclopédisme. Il reflète principalement les collections numériques que les établissements partenaires de la BnF au sein du programme Bibliothèques d’Orient souhaitent diffuser ou valoriser ainsi que des ensembles documentaires qui, dans les collections de la BnF et d’établissements contributeurs, y font écho ou les complètent. De ce fait, certaines thématiques ne sont que marginalement représentées. 

Le site s’adresse à deux catégories de publics :

D’une part, aux chercheurs, en facilitant leur accès, via des rubriques et sous-rubriques par collections, typologies documentaires ou thèmes, à des ensembles pouvant constituer des corpus ou des sources pour leurs travaux, dont ceux relevant du champ des humanités numériques. 

D’autre part, aux étudiants, aux enseignants et à tout autre public soucieux d’approfondir ses connaissances et à qui le site fournit des introductions synthétiques mais rigoureuses aux collections des partenaires, à de grandes thématiques ou à des ensembles documentaires. 

III. Les périmètres thématiques et géographiques 

Le site procède d’une approche croisée par aires culturelles et régions géographiques. Il rassemble des documents relatifs aux mondes arabes, turcs et persans autour d’un cœur géographique comprenant le Proche et le Moyen-Orient, soit, dans leurs définitions contemporaines, les pays de l’Orient méditerranéen – de l’Égypte à la Turquie –, ainsi que la Jordanie, l’Irak, la péninsule Arabique, la Turquie et l’Iran. Il considère également les travaux menés et documents rassemblés sur les cultures et civilisations antiques de ces régions. 

Lorsque cela est pertinent au regard des thématiques ou des ensembles documentaires concernés, le site est ouvert à des documents produits ou conservés en Afrique du Nord, en Asie centrale ainsi qu’en Grèce, dans les Balkans et dans le Caucase, notamment sous gouvernements ottoman ou safavide. Il en va de même des documents produits ou conservés dans d’autres contextes, notamment en Europe, tant qu’ils sont relatifs aux aires culturelles et régions concernées. 

IV. Les limites chronologiques et la question des droits

Sont rassemblés des documents produits – ou, pour l’Antiquité, inventés – depuis l’époque médiévale jusqu’au XXe siècle. 

Les documents doivent être libres de droits, ce qui limite, sans toutefois l’exclure de principe, la présence de documents publiés il y a moins de 70 ans. Pour ce qui est des archives, notamment privées ou contenant des éléments à caractère personnel, la réglementation française s’applique sauf si la réglementation du pays d’origine des documents est plus restrictive. 

Pour les œuvres encore sous droits, l’accord des auteurs ou des ayants droit, formalisé par un contrat de cession de droits sur l’archivage et la mise en ligne en accès ouvert, est nécessaire. 

V. Les langues

Les langues de navigation sont le français, l’anglais et l’arabe. 

Les langues d’éditorialisation sont le français, l’arabe, l’anglais, le turc et, potentiellement, d’autres langues modernes du Proche et du Moyen-Orient concernées par les thématiques éditorialisées, et ce après discussion avec les institutions abritant les documents numérisés. Tous les articles d’éditorialisation n’ont pas vocation à être traduits dans l’ensemble des langues représentées, cependant des efforts sont faits en vue d’assurer un équilibre entre les quatre langues principales.  

Les métadonnées bibliographiques disponibles sur le site comprennent le titre du document, son auteur et sa date de publication. Elles sont dans la langue ou la translittération utilisée par l’établissement détenteur du document. Les autres informations relatives à la source du document (sujet, éditeur, etc.), sa nature (monographie, périodique, etc.), son contenu informationnel (descripteurs, mots-clés, résumé) et sa localisation physique (la cote) sont disponibles sur la base ou bibliothèque numérique d’origine, dont Gallica. 

 Il n’y a pas de restriction de langue sur les documents sélectionnés. Dans la volumétrie, un équilibre est cependant recherché entre documents en langues européennes, notamment en français, et en langues anciennes et modernes des aires culturelles et géographiques concernées. 

VI. La typologie et la volumétrie des documents

Tous les supports sont retenus : manuscrits, imprimés, cartes, plans, estampes, photographies et autres images, partitions, documents d’archives, artefacts et autres objets, enregistrements audiovisuels, et même phonogrammes ou images animées. Une attention particulière est portée à la presse et aux revues.

Peuvent également être incluses des réalisations de la BnF ou de ses partenaires disponibles à distance : expositions virtuelles, autres ensembles présents dans Gallica, etc. L’inclusion des réalisations des partenaires s’effectue à leur demande. 

 Par ailleurs, la BnF privilégie les documents de ses collections ainsi que ceux de contributeurs qui complètent ceux proposés par les autres partenaires sans en déséquilibrer la volumétrie en défaveur de ces derniers. 

 VII. L’ordonnancement du contenu (en cours de modification)

 Le site propose deux voies d’accès aux documents.

 D’une part, via une rubrique intitulée « Les collections ». Celle-ci comprend un premier niveau de sous-rubriques où figurent les établissements partenaires et, s’il y a lieu, un second niveau par collection (par ex. fond d’archives de …) ou typologies documentaires (par ex. cartes, presse en français, photographies, manuscrits ottomans). Cette voie d’accès permet de valoriser l’établissement partenaire et ses collections. Elle donne également accès, notamment aux chercheurs, à des ensembles ou corpus complets. 

 D’autre part, via cinq rubriques thématiques, chacune subdivisée en deux sous-rubriques principales. Au sein de ces dernières, on trouvera jusqu’à trois niveaux d’arborescence. Les documents de tous les partenaires sont répartis dans les mêmes rubriques et sous-rubriques selon leur contenu, un document pouvant apparaître dans plusieurs sous-rubriques. Tous les documents des partenaires n’ont pas vocation à être répartis dans ces rubriques. 

 Les cinq thèmes, avec leurs sous-rubriques principales, sont les suivants :

1- « Lieux et circulations » : très riche en iconographie (estampes, photographies) et en cartes, notamment celles produites par les géographes arabes, persans et ottomans, cette rubrique regroupe tout ce qui touche à la connaissance géographique et au développement rural ou urbain (sous-rubrique « Lieux »), ainsi qu’aux circulations des biens et des personnes et aux transports au sein du Proche et du Moyen-Orient ou vers ces régions (sous-rubrique « Circulations »). On met ici les récits de voyages, les explorations, mais aussi les relations commerciales, dont celles liées au secteur bancaire et au commerce maritime, ainsi que le développement du chemin de fer ou des lignes de tram. 

2 – « Sociétés et collectivités » : dans « Sociétés », on trouve des documents produits dans les différents contextes propres aux aires culturelles et géographiques concernées, notamment des manuscrits, des ouvrages imprimés et de la presse (dont la presse allophone) témoignant de la vie sociale, économique, religieuse (sous-rubrique « Fait religieux ») et intellectuelle ainsi que de l’évolution des sociétés, depuis les travaux des précurseurs de la sociologie et de l’historiographie arabe, notamment Ibn Khaldoun (1332-1406), dont la BnF détient des manuscrits, des éditions imprimés et des traductions. Sont également rassemblés, dans des sous-rubriques dédiées, des documents à caractère descriptif des sociétés dites « orientales » ou « levantines » produits par des auteurs européens ou nord-américains qui peuvent être riches en iconographie, ainsi que des travaux d’ethnographie de la première moitié du XXe s. ; « Collectivités » rassemble des documents portant sur les diverses communautés religieuses et groupes ethnolinguistiques ayant une présence ou exercé une influence dans les aires géographiques concernées, y compris lorsqu’il sont produits par les membres de ces groupes, qu’il s’agisse de manuscrits ou d’imprimés, dont, ici également, de la presse. 

3  – « Sciences et cultures » :

- « Sciences et techniques » regroupe les documents, dont les manuscrits, cartes et instruments, relatifs aux sciences (mathématiques, astronomie, physique, chimie, géographie, médecine, botanique, zoologie, agriculture, etc.) qui se sont épanouies dans les mondes arabes et turco-persans depuis l’époque médiévale, dont les échanges de savoirs, notamment, avec la Chine et l’Inde, ainsi que depuis les sources grecques et vers l’Europe. On y trouve également des documents relatifs aux transferts des savoirs scientifiques et techniques européens vers le Proche et Moyen-Orient, notamment du XVIIIe au XXe siècle. La presse scientifique a également vocation à trouver sa place dans cette rubrique.  

 - « Arts et Lettres » illustre les productions artistiques et littéraires propres aux mondes arabes et turco-persans et élargit le propos dans deux directions : les influences exercées par ces dernières sur les arts européens, qu’il s’agisse des arts décoratifs, de l’architecture, de la musique ou encore de la littérature ; et, enfin, les influences occidentales sur les productions artistiques et littéraires du Proche et du Moyen-Orient, notamment à partir du XIXe siècle. 

4 – « Politique et diplomatie » : on trouve ici ce qui touche aux royaumes, empires et autres pouvoirs politiques qui se sont succédé dans l’Orient arabe et les monde turc et persan depuis l’époque médiévale, à l’art de gouverner, aux idées politiques, aux guerres, aux traités et aux frontières, aux interventions politiques européennes, à la naissance des nationalismes et aux gouvernements des États modernes. Dans la sous-rubrique « diplomatie », peuvent entrer, notamment, des documents issus des Archives diplomatiques. 

5 – « Regards croisés »

- « Connaissances locales et appropriations » regroupe des documents relatifs aux travaux sur les langues anciennes et modernes du Proche et du Moyen-Orient menés par les savants des aires culturelles concernées (traités massorétiques, grammaire hébraïques, syriaques, arabes, ottomanes, persanes, romanisation de l’alphabet turc, standardisation de la grammaire kurde, dictionnaires, etc.). Est mise en regard l’apparition des institutions européennes, notamment françaises, dédiées aux études orientales : étude des langues, traductions, études sur les religions, découvertes archéologiques et constitution d’un savoir sur les civilisations anciennes, etc. On y trouve également des documents relatifs à la diffusion de ces savoirs, par le biais notamment de l’imprimerie, et à leur appropriation par les sociétés des aires culturelles concernées. 

- « Représentations  » regroupe des documents témoignant des représentations occidentales produites sur les sociétés dites « orientales » (arabes, turques, persanes, chrétiennes et musulmanes, etc.) à travers les arts, les lettres, la photographie et les sciences coloniales, et inversement, des représentations sur les sociétés occidentales, notamment européennes, produites par des géographes, voyageurs, diplomates, commerçants, drogmans, intellectuels, etc. issus des mondes arabes et turco-persans, notamment à travers la cartographie et les relations de séjours ou de voyages.

VIII. L’éditorialisation

Le site est introduit par un texte de présentation générale qui en restitue la démarche et la portée. Les rubriques principales et les sous-rubriques font l’objet de textes introductifs rédigés par des spécialistes du domaine ou, à défaut, par l’équipe éditoriale de la BnF. Les documents ou corpus présentant un intérêt particulier peuvent également faire l’objet d’une éditorialisation. Ces textes reflètent les approches et problématiques récentes des sciences humaines et sociales sur les thématiques ou documents concernés.

 Dans la rubrique « Les collections », chaque établissement partenaire fait l’objet d’un texte de présentation de la constitution de ses collections ou fonds documentaires et de l’intérêt de ces derniers pour la connaissance d’un ou de plusieurs sujets en lien avec les périmètres du site. Sont également susceptibles d’être abordés les traitements dont les collections ou fonds ont fait l’objet, notamment des opérations d’étude et de classement, de catalogage ou de restauration ainsi que des projets d’humanités numériques permettant la fouille de texte. Ces articles sont rédigés par les responsables des établissements de conservation, des collections ou des fonds, ou par des chercheurs. 

Tous les articles d’éditorialisation sont directement accessibles depuis l’Index (en cours de création). 

Les textes sont enrichis de liens hypertexte renvoyant vers les documents les plus emblématiques des sujets abordés. Ils peuvent être suivis d’une courte bibliographie.